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ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES SCIENCES APPLIQUÉES ET DE TECHNOLOGIE

Agenda

Séminaire « recherche »

Jeudi 30 novembre 2017, de 10h à 11h30, salle Jacques-Le Squin à l’Enssat (020 G), Lannion

À l'occasion de la soutenance d'habilitation à diriger des recherches de Damien Lolive (enseignant-chercheur en informatique à l'Enssat) - voir l'annonce - un séminaire recherche est organisé.

Deux exposés seront présentés :

« Voice disguise vs. Impersonation : Acoustic and perceptual measurements of vocal flexibility in non experts »
par Véronique Delvaux, Université de Mons
Abstract: The aim of this study was to assess the potential for deliberately changing one's voice as a means to conceal or falsify identity, comparing acoustic and perceptual measurements of carefully controlled speech productions. Twenty-two non expert speakers read a phonetically-balanced text 5 times in various conditions including natural speech, free vocal disguise (2 disguises per speaker), impersonation of a common target for all speakers, impersonation of one specific target per speaker. Long-term average spectra (LTAS) were computed for each reading and multiple pairwise comparisons were performed using the SDDD dissimilarity index (Harmegnies, Pattern Recogn. Lett., 1988). The acoustic analysis showed that all speakers, but some more than others, were able to deliberately change their voice beyond self-typical natural variation, whether in attempting to simply disguise their identity or to impersonate a specific target. Although the magnitude of the acoustic changes was comparable in disguise vs. impersonation, overall it was limited and never achieved between-speaker variation levels. Perceptual judgements performed on the same material revealed that naive listeners were better at discriminating between impersonators and targets than at detecting free voice disguise. We discuss in the paper the complementarity of acoustic vs. perceptual measurements of vocal flexibility in non experts.

« La segmentation en groupes accentuels et les ondes cérébrales »
par Philippe Martin, LLF, UFRL, Université Paris Diderot
Résumé : Les groupes accentuels, parfois appelés mots prosodiques, constituent les unités prosodiques minimales, dont l’organisation hiérarchique dans l’énoncé déterminent la structure prosodique. En français et en coréen, langues dépourvues d’accent lexical, les groupes accentuels sont définis comme séquences de syllabes dont la dernière du dernier mot du groupe est accentuée (hors accents dits d’insistance), quelle que soit la catégorie syntaxique des mots contenus dans les groupes accentuels.
La seule contrainte portant sur les groupes accentuels a trait non au nombre de syllabes ni à la catégorie des mots qu’ils contiennent, mais à la durée nécessaire pour leur énonciation, durée nécessairement comprise entre 250 ms et 1250 ms environ. Dès lors, pour être perçues comme accentuées, deux syllabes successives doivent être séparées d’au moins 250 ms. D’autre part, deux syllabes successives ne peuvent être séparées de plus de 1250 ms sans qu’au moins une syllabe supplémentaire soit accentuée (Martin 2014).
Ces valeurs déterminent les durées minimales et maximales des groupes accentuels et sont à rapprocher de la gamme de variation des ondes cérébrales delta, de 0,8 Hz à 4 Hz, soit de 250 ms à 1250 ms. On est ainsi conduit à considérer que les syllabes accentuées sont responsables de la synchronisation des oscillations neuronales delta (Martin, 2015). De plus, les ondes delta synchronisent le processus d’identification des séquences syllabiques contenues dans les groupes accentuels successifs par rapport au lexique mémorisé par l’auditeur (Martin, 2018).
Martin Philippe (2014) Spontaneous speech corpus data validates prosodic constraints, Proceedings of the 6th conference on speech prosody, Campbell, Gibbon, and Hirst (eds.), 525-529.
Martin Philippe (2015) The Structure of Spoken Language. Intonation in Romance, Cambridge: Cambridge University Press, 206 p.
Martin Philippe (2018) Intonation, structure prosodique et ondes cérébrales, London: ISTE, 332 p.

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